Lors du traitement des ulcères du pied diabétique, une étude française récente publiée dans "The Lancet Regional Health - Europe" a démontré que le télésuivi des plaies par une infirmière spécialisée réduit de moitié les coûts médicaux. Notamment en réduisant la durée des séjours à l'hôpital et cela sans augmenter le risque d'amputation.
L'étude TELEPIED, a été menée par le Docteur Dured DARDARI et ses confrères du centre hospitalier sud francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes avec le soutien du CERIDT. L'équipe a testé une nouvelle méthode de suivi pour les patients diabétiques souffrant d'ulcères au pied, effectué par une infirmière experte dans la prise en charge des patients diabétiques.
Dans cette étude, 180 patients ont été recrutés. Bien que tous les patients aient reçu des soins standards à domicile, ils ont été divisés en deux groupes randomisés. Le premier groupe a suivi un traitement traditionnel, avec des visites régulières à l'hôpital, tandis que le second groupe a été pris en charge par des IDE en télésuivi. Chaque semaine, les IDE à domicile prenaient des photos des ulcères et les envoyaient à l’infirmière experte. Celle-ci les analysait, adaptait le protocole de soin si besoin et demandait l’avis du diabétologue seulement si nécessaire.
Les résultats, après un an de suivi, montrent que les patients surveillés par télésuivi ont passé moins de jours à l'hôpital (7,1 jours vs 13,4 jours) et ont eu moins de consultations avec le diabétologue. Cette approche a permis une réduction significative des coûts médicaux, avec une dépense annuelle moyenne de 3 471 € pour le groupe télésuivi contre 7 185 € pour le groupe traditionnel.
En ce qui concerne les résultats cliniques, il n'y a pas eu de différence notable en matière de taux de guérison des ulcères ou de taux d'amputation entre les deux groupes. Cependant, les patients sous télésuivi ont vu une amélioration plus rapide de leurs plaies.
L'étude a conclu que le télésuivi est aussi efficace que les visites ambulatoires traditionnelles. L'intégration d'une infirmière spécialisée semble avoir été un facteur déterminant dans ces résultats positifs. Cette nouvelle méthode pourrait être bénéfique, notamment dans les zones où l'accès aux soins médicaux est limité.
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https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(23)00105-9/fulltext#
